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Mauvaise journée
--> a pesar de todo... No puedo mas... Lluvia en mi corazon... Porque me faltas tu...

Depuis mardi midi je savais déjà qu'il avait des problèmes de santé.
Elle m'avait demandé de ne rien LEUR dire pour ne pas les inquiéter.
Au retour de mon baby sitting, ma veste humide des larmes du petit Martin, j'apprenais qu'il avait effectivement de vrais problèmes de santé.
Et hier soir, le téléphone a sonné, ELLE a couru dans le salon.
Cancer.
Cancer de la prostate.
Il paraît que c'est très courant chez les hommes vieillissant.
Ma soeur a éclaté en sanglots. IL a dit que ce n'était pas très très grave, et que de toutes façons il n'était pas le genre à se laisser abattre. Mon grand-père est un vrai révolutionnaire.
ELLE a ajouté que l'on connaissait beaucoup de gens qui étaient sortis vivants des griffes du cancer.
ELLE a terminé en disant "Déjà, nous avons eu de la chance de le connaître, c'est ce qui faut se dire".
Mais c'était un peu pour SE rassurer et pour se déculpabiliser de ne pas dire ce qu'ELLE savait mais qu'ELLE n'avait pas dit.
En effet, en posant la vaisselle dans l'évier, ELLE a murmuré "Son cancer, ce n'est pas un petit cancer. C'est très grave. Mais j'en étais sûre. Il ne fait jamais les choses à moitié...".
Enfin bref, première ombre qui a noirci le ciel d'aujourd'hui.
Après le cours de français, je voulais annoncer les bonnes (mes notes du bac blanc : 11,5 en anglais et 14 en espagnol) et les mauvaises nouvelles à Nadège, mais je ne l'ai pas croisée.
C'est un être étrange portant une veste polaire dans des couleurs jaunasses et maronasses que j'ai croisé et que je n'ai pu éviter.
-Bonjour Marie
-Bonjour...
-Dis, tu ne me fais pas la tête ?
-Pas vraiment
-Non parce que parfois j'ai cru que...
-Non... Enfin il y a juste eu des petites réflexions qui ont pu me blesser...
-Venant de moi ?
-Ben oui...
-Vraiment ? Tu es sûre que c'était moi ??
-Ben oui...
-J'ai essayé de renouer le contact avec toi mais je n'ai pas dû dire les choses comme il fallait..
-Euh non, peut-être pas.
-Tu sais, j'ai eu peur que tu sois déçue de moi en tant qu'adulte...
-Et bien oui, effectivement, et c'est normal après ce que...
-Non, mais il n'y avait aucune raison.
Je t'ai vu passer par toutes les couleurs depuis un an : Blanche, pâle, rouge, violette...
-Euh, c'est à dire ? (Non mais j'y crois pas, elle reprend la métaphore des couleurs qui m'avait tant blessée il y a quelques mois !)
-Oui, je t'ai vue, seule, dans des coins de couloirs...
-...
-Je me demandais comment tu vivais tout cela... Ce n'était pas normal que ça t'arrives à ton âge. Cette histoire n'aurait jamais dû t'arriver.
-Ben oui mais bon, on fait avec !
-Moi quand ma mère est morte, j'ai mis des années à m'en remettre. Et un jour je me suis dit que je n'aurais pas dû vivre ça à mon âge. Et hop ! Tout de suite je me suis sentie mieux !
-...
-Parfois j'ai pensé à tout ça.
-...
-J'ai pensé à comment tu vivais. J'ai pensé à toi. Et je pense que je vais encore y penser un petit bout de temps...

Raconté comme ça, ça fait plutôt gentil, plutôt attentioné.
Mais c'était horrible.
En écrivant tout cela, vous ne voyez pas l'expression de son visage.
Vous n'entendez pas son ton.
Ce ton qui voudrait s'excuser mais qui finalement s'enfonce et revient à dire que finalement tout est ma faute et que si elle avait été là, Elle n'aurait jamais été avec moi, et rien ne Lui serait arrivé.
Ce ton qui se voudrait gentil mais qui est accusateur.
Sans doute est-elle maladroite. elle ne doit pas avoir les "bons outils" pour communiquer.
Je me suis sentie prise, attrapée, comme emprisonnée par des murs invisibles.
J'ai vu ma prof de français passer, j'aurais voulu lancer un petit caillou ou un petit bout de quelque chose pour qu'elle se retourne, voie mon regard implorant et vole à mon secours, mais elle a continué son ptit bonhomme de chemin et a quitté le hall pour retrouver sa voiture.
Je suis prisonnière, quand va-t-elle me lâcher ?
Le seul fait de la voir me rend malade. J'en ai mal au ventre, mal au coeur, mal partout. Je veux bien la regarder dans les yeux si elle veut, mais son visage m'est tellement insupportable que j'essaie de poser mon regard ailleurs.
Heureusement, l'après-midi s'annonce plus agréable.
La projection du film "Will Hunting" dans le cadre du Temps Fort m'enthousiasme beaucoup.
Je vais pouvoir m'évader un moment en pensant à Elle complètement. En leur disant à tous que "j'ai une fille à voir".
Et que je veux bien rater n'importe quel match de base-ball super important dans l'histoire du base-ball pour passer ne serait-ce qu'un quart de seconde avec Elle.
Le manque se fait de plus en plus fort, de plus en plus difficile à supporter.
Mardi prochain c'est mon anniversaire et j'en suis déprimée d'avance.
Un an est déjà passé. Mais deux à attendre encore.
C'est si long. Et tellement insupportable.
Que dirais-tu si on te privait de voir ton mari pendant trois ans ?
Tu ne pourrais plus ni rire avec lui, ni t'engueler, ni faire l'amour avec lui, ni partager des instants futiles, ni parler de choses sérieuses, ni lui confier tes peines celles que lui seul peut comprendre, ni inventer des petits délires intimes avec lui, ni rien de tout cela, pendant trois ans... TROIS ANS.
Trouves-tu cela humain ?
Un an déjà. Mais là je n'en peux plus, j'en ai marre.
C'est ma tête qui me tourne, la fièvre qui monte, le désir qui s'empare de tout mon coeur, et de tout mon corps, qui l'enflamme en pensant à Elle, sans jamais être comblé pour autant.
Tant de rêves jamais réalisés. Depuis un an.
J'en ai vraiment la tête qui me tourne.
Mon coeur déborde. De frustations, de déceptions, de blessures, et d'attente.
Oh je suis patiente.
Oh oui...
Mais il y a des jours où ce manque me prend à la gorge, me transperce le coeur, me rend folle, me donne envie de pleurer...
Mais à quoi les larmes me serviraient-elles ?
Elles ne m'ammèneront pas près d'Elle.
Mardi va être triste.
Le matin convocation de TPE.
Le midi passé à errer entre chez moi et le lycée.
L'après-midi à me dire que dans pile quatorze jours je serai entourée d'EUX et de ma tante avocate dans un bureau lugubre à répondre aux questions d'un juge.
Beurk.
Le soir expression-scénique, peut-être le seul moment de joie dans cette journée que je voudrais différente des autres. Le 14 mars n'est après tout que le jour de mon anniversaire.
Ce n'est pas si grave si ce jour est banal.
Mais mardi prochain j'aurai 16 ans, et j'ai mis beaucoup d'espoir sur ce jour, sur cette date, sur ce nouveau chiffre à apprivoiser.
Je suis sûrement la seule à comprendre, la seule à espérer. Pourquoi espererait-on à ma place ?
J'aurais tellement voulu...
Mais il serait temps que j'arrête de rêver.
Plus les larmes montent à mes yeux, plus je sens ma contracture me brûler le haut du dos.
Je sens tout cela se nouer sournoisement.
Je ne suis qu'un grand tas de maladresse.
Et d'Amour. Malgré tout.
Mais je voudrais tellement qu'on me laisse aimer.


Ecrit par rafaelle-, le Jeudi 9 Mars 2006, 21:07 dans la rubrique Quand la lune prend la place....

Commentaires :

ninoutita
ninoutita
09-03-06 à 21:19

J'aimerai tellement que tout aille mieux pour toi. Parce que ta douleur me fait mal. Qu'elle a l'air très aigue. Et que merde, je vois pas pourquoi tu souffrirais. J'aimerai bien que tu puisses à nouveau l'aimer librement.
J'espère que ça va aller pour ton grand-père. Mais comme il ne fait jamais les choses à moitié son cancer guérira peut-être complétement.
Qui est cette personne marronasse ?
J't'embrasse fort.

 
rafaelle-
rafaelle-
10-03-06 à 18:36

Re:

j'te parlerai de tout ça dans une lettre
la semaine qui arrive va être très chargée mais peut-être que c'est justement durant cette semaine là que je vais trouver un moment pour t'écrire !
;-)